Pendant plusieurs années, j’ai habité dans une ville pas loin du lac de Neuchâtel avec mon frère Robin comme chats errants. Mais nous avions trouvé une gentille dame qui s’occupait depuis sa retraite de nous. Elle nous nourrissait sur la terrasse de sa maison et nous vermifugeait. C’était la seule personne qui pouvait nous approcher. Je pense que la peur aux humains est ancrée dans nos gènes. Dès que quelqu’un s’approche de nous, on attaque. Il vaut mieux défendre notre vie en étant chat errant parce que trop de personnes nous chassent. Les chats harets ne sont toujours pas protégés par la loi sur la protection des animaux.

L’Art. 5 de la loi sur la chasse nous a même mis sur la liste des animaux nuisibles et donné la possibilité aux chasseurs, gardes-chasse, ou policiers de nous tirer pendant toute l’année. C’est pourquoi Robin et moi avons été perdus quand notre nourrice, Mme Brotschi, est subitement décédée. Une de ses amies a continué de nous nourrir, mais a décidé, pour notre bien, de nous emmener à la Ferme du Bonheur à Noiraigue.

Ici, les humains nous laissent tranquilles, nous nourrissent et protègent et nous parlent doucement. Au début, on ne se baladait que pendant la nuit. On passait nos journées sous le lit ou sur les armoires. Mais après quelques mois de cachette et observation nous commencions à nous balader dans la maison les après-midis quand Tomi est seule, et nous sommes même sortis dans les parcs. Et si nous sommes prêts pour les caresses, c’est nous qui déciderons. Ici, l’équipe des humains ne nous force pas. Nous sommes libres dans toutes les décisions. La seule chose qui est interdite chez SOS CHATS, ce sont les bagarres.

Notre nourrice nous a quitté pour le vrai paradis, et nous sommes arrivés dans un paradis sur terre. Merci à notre salvatrice.