Je faisais partie d'une grande colonie de chats errants, environ une vingtaine. Nous étions tranquilles, car un gentil monsieur veillait sur nous. Il nous avait fabriqué des abris isolés pour les nuits plus froides et nous donnait à manger plusieurs fois par jour. Pour des chats errants, c'était un véritable hôtel 4 étoiles !

Mais un jour, tout a basculé. Notre ange protecteur a reçu un courrier de la commune lui disant qu'il avait quelques jours pour nous faire quitter les lieux, sinon un garde-faune viendrait nous tirer. Les gens du quartier ne supportaient plus notre présence. Le monsieur était choqué et désemparé ; il n’avait pas veillé sur nous toutes ces années pour que ça se termine comme ça.

Heureusement, il a été redirigé vers la Fondation SOS Chats Noiraigue, qui a mobilisé de nombreux bénévoles pour nous trapper et nous emmener chez le vétérinaire pour un premier check-up, avant d'être placés dans des familles et des refuges en vue d'une adoption. La plupart de mes copains ont trouvé un foyer.

Pour moi, c'était plus compliqué. J'ai été placé dans une SPA pour essayer de m'apprivoiser, mais ça n'a pas marché. J’étais vraiment trop sauvage et agressif, simplement à cause de la peur. Cette peur est trop ancrée en moi. Du coup, j'ai rejoint SOS Chats Noiraigue, et heureusement, ils ont compris que je ne serais jamais un chat de salon. Mais ici, ça n'a aucune importance. Ils respectent mon espace et me laissent vivre ma vie tranquillement. Et ça me va très bien !

J'ai une histoire de départ très similaire à celle de Crapule, mais je suis un peu moins craintif et agressif que lui. J'ai aussi un petit truc en plus : je n'ai qu'une oreille. J'avais la gale, et à force de secouer la tête, les vaisseaux de mon oreille ont éclaté. Mais ça ne m'empêche pas de me faire complimenter. Tout le monde ici me trouve très beau et photogénique avec mes longs poils. J’en prends d'ailleurs vraiment soin. Je suis un chat calme, je ne me bagarre jamais avec mes congénères, je vis ma vie cool à Noiraigue, en paix.