J'ai grandi avec ma famille de chats errants dans un quartier de grands immeubles à Fribourg. On n'avait pas une vraie maison, mais on pouvait compter sur un couple de retraités pour prendre soin de nous. Ils étaient bénévoles à la SPA de Fribourg et venaient nous nourrir matin et soir. La dame a dû affronter des soucis de santé graves, elle a même été amputée des deux jambes... Du coup, c'est son mari qui continuait à s’occuper de nous tout seul. On les aimait bien, ils étaient toujours gentils.

Mais un jour, tout a changé. Le propriétaire du restaurant du quartier a été remplacé, et le nouveau n'était pas content de nous voir. Il avait peur qu'on vole la nourriture sur les tables de ses clients dehors. Il ne voulait plus nous voir traîner dans les environs.

Heureusement, la SPA a donné l'adresse de SOS Chats Noiraigue à nos protecteurs, et ils nous ont attrapés, moi et mes frères, pour nous emmener dans un endroit sûr. Nous étions cinq, tous très sauvages, pas castrés ni stérilisés... mais on avait l'habitude des humains gentils, ceux qui nous donnaient à manger. Alors, petit à petit, on a commencé à leur faire confiance ici aussi.

Je me souviens, c’était l’époque où Barack Obama venait d’être élu Président des États-Unis. Ça a marqué tout le monde, alors ils ont décidé de nous donner des noms inspirés de cet événement. Moi, je suis devenu Barack, et mon frère, vous l'aurez deviné, c'est Obama !

Aujourd'hui, on est bien ici à la "Ferme du Bonheur". La vie est douce, et on ne manque de rien. Grâce à des gens comme vous, on peut vivre tranquilles, loin des dangers de la rue